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T. Takemitsu, A way a lone
R. Crumb, Black Angels
R. Schumann, Quintette avec piano en mi bémol majeur op.44 (avec le concours de Luis Fernando Pérez)

vendredi 29 mars 201920:30

Certaines œuvres représentent, dans le paysage de la musique classique, des sommets vers lesquels autant les interprètes que les auditeurs sont aimantés. On pense au quatuor La jeune fille et la mort de Schubert par exemple, et le quintette avec piano de Schumann en fait incontestablement partie. Véritable charte du romantisme musical, le quintette déploie une vaste palette émotionnelle allant de la joie lumineuse aux noirceurs de l’angoisse en passant par la tendresse éperdue. L’hyper-sensibilité de Schumann, l’amour qu’il porte à sa femme Clara, font de cette œuvre l’une des plus belles déclarations de l’histoire de la musique.

Pour interpréter un tel monument, il faut de l’intelligence et de la finesse, de l’engagement et de la distance, de la légèreté et de l’ardeur. Ardeo, c’est justement le nom que les quatre jeunes femmes ont choisi - « je brûle » en latin. C’est aussi la devise avec laquelle elles abordent leurs répertoires ; le succès leur donne raison. Constitué au sein du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, le Quatuor Ardeo fait aujourd’hui partie des formations françaises les plus renommées. Il faut en outre une grande connivence dans le dialogue avec le piano. Luis Fernando Perez est de ce point de vue le complice idéal. Grand spécialiste de la musique espagnole (Soler, Albéniz), son enregistrement consacré à Chopin montre qu’il est aujourd’hui l’un des meilleurs interprètes du répertoire romantique.

Le Quatuor Ardeo consacre également une large part de son travail à la musique de son temps, et à une collaboration étroite avec les compositeurs, comme les deux musiciens suisses Thomas Demenga et Jean-Jacques Dünki. En contrepoint de Schumann, l’ensemble a choisi de puiser dans la fantasmagorie du quatuor Black Angels de l’américain George Crumb, et dans l’onirisme inspiré de James Joyce du japonais Toru Takemitsu.

© Le Parvis - Scène nationale Tarbes Pyrénées